J'ai trouvé sur le ouaib un article assez intéressant, je vous le partage donc !!
Les années 70. Hippies, cheveux longs, musique rock, fringues
psychédéliques, mœurs légères et aussi dérivés Volkswagen. La
Coccinelle n’a pas seulement enfanté le célèbre Combi, elle a aussi
donné naissance à des véhicules moins officiels, les buggys. Cette mode
venue de Californie et initiée par Meyers Manx au milieu des années 60 finira par débarquer en France, de façon plus modeste. C’est l’histoire de la SOVRA
Le roi du plastique
Peu importe le constructeur, il y a toujours un homme derrière chaque
aventure industrielle. Michel Landois n’est pas né avec une ambition
automobile. Après un apprentissage dans les règles de l’art, il commence
à travailler chez René Bonnet. Sa spécialité c’est le plastique. Devenu
un as en moulage de matières plastique et polyester il fuit Paris pour
rejoindre Corbeilles-en-Gâtinais, dans le Loiret. Michel Landois trouve
une grange et commence à fabriquer ce qu’on lui demande, c’est à dire,
des voitures pour les manèges !
Son expérience automobile le rattrape assez rapidement et bientôt il
monte un atelier de réparation des coupés Djet. La réputation du garçon
est faite et il finit par devenir fournisseur des coques de monoplaces
de Tecno.
La mode des Buggys
La France a toujours un petit temps de retard sur les modes
américaines et si en Californie les buggys sont dans le vent depuis le
milieu de la décennie, en 1968 on commence à peine à découvrir ces
baignoires sur roues dans l’Hexagone. La sortie du film “L’Affaire
Thomas Crown” dans lequel Steeve McQueen saute de dune en dune au volant
d’un Buggy Manx n’est pas étrangère à ce soudain intérêt. Un peu
partout en France, on bricole, on adapte, ou on fabrique des kits pour
transformer de paisibles Cox en cabriolet plastique. Nous sommes loin du
mouvement de masse mais le phénomène est assez important pour commencer
à intéresser de près quelques sociétés.
C’est comme ça que la SOVRA, SOciété de Vente et de Réparation
Automobile voit le jour et deviendra fabricant de buggys. De plus en
plus, on demande à Michel Landois de construire des carrosseries pour
des constructeurs tels que “Beach Buggy”, “Mini Bug”, “Sunhill” ou
encore “Pacha Bug”. Devant l’afflux de commandes, le petit sous traitant
du Loiret commence à se dire qu’il ferait bien de monter son propre
business en assemblant des véhicules complets.
Une bonne mine
Devant le nombre d’engins artisanaux se présentant devant le service
des mines, l’étau se resserre et l’homologation devient problématique.
Les différents kits en vente dans l’hexagone ne sont pas tous de
qualités égale et leur montage n’est pas toujours réalisé de manière
académique. Après une année 1970 record pendant laquelle 620 kits et
voitures sortiront de la grange, il faut passer aux choses sérieuses. De
nouveaux locaux sont créés pour traiter le polyester et une usine est
rachetée pour l’assemblage des véhicules. Avec ces nouvelles
installations, LM SOVRA est prêt à affronter les années 70 et la
capacité de production passe à 3 véhicules par jour.
Mais le coup de génie de Michel Landois sera de faire homologuer ses
kits auprès de l’UTAC. En sortant de l’artisanat, pour rejoindre la
petite série homologuée, Landois va s’assurer une rente pour des
décennies. Face aux concurrents artisans proposant des kits incertains
et pas forcément bien construits, LM SOVRA va commercialiser un kit
fabriqué en série, et surtout homologué. L’acheteur a le choix entre un
kit facile à monter et à immatriculer ou un véhicule prêt à rouler
assemblé directement à l’usine. Dès lors, les concurrents tombent un à
un et rapidement LM SOVRA détient le quasi monopole du Buggy en France.
En 1970 deux variantes du LM1 sont proposées : soit le châssis de
Coccinelle d’origine, soit une version raccourcie de 40 cm de ce même
châssis. Le prix de vente HT de la coque s’élève alors à 1420 francs,
tarif comprenant la carrosserie, le capot, la tableau de bord et son
armature et le pare brise. L’échange standard du châssis coûte 450
francs. Pour un véhicule monté on arrive à 6000 francs et pour
bénéficier d’un véhicule prêt à rouler avec des sièges baquets (dessinés
et fabriqués par Landois), un roll-bar et une capote on monte à 7500
francs en 1970, ce qui équivaut à environ 7500 de nos euros.
Évolutions
Devant le succès du LM1 présenté au Salon de Paris 1970, on décide
chez LM SOVRA d’offrir un grand frère au petit buggy. Le LM2, aux lignes
futuristes, très années 70 est présenté en 1972 et restera au catalogue
de longues années en parallèle du premier buggy. Rien ne semble pouvoir
arrêter le fabricant de kits qui se sent pousser des ailes. L’objectif
est de passer le cap en devenant un vrai constructeur automobile. Le LM3
est présenté au grand public en octobre 1973 au Salon de Paris. C’est
un coupé 4 places, fabriqué avec une carrosserie en fibre de verre,
ressemblant étrangement à la Lancia Dunja HF.
Chez LM SOVRA on a pas de pétrole, ni d’argent mais on a des idées. Pour
réduire les coûts de développement, on réutilise un maximum de pièces
de grande série. Le tableau de bord est moulé sur celui de la Citroen
GS, ainsi que les poignées de porte. Les panneaux, le pare brise et
quelques autres éléments sont empruntés aux Renault 15 et 17, tandis que
les différents optiques sont issus de la Simca 1100. Ce nouveau modèle
est très bien accueilli mais connaîtra une diffusion restreinte. Le prix
est trop élevé (36 000 francs en 1977) et le LM3 se retrouve en face de
voitures de sport autrement plus abouties. Une ultime tentative en
1978, visant à proposer une version 9CV dotée des moteurs Volkswagen
1500 ou 1600 ne changera rien. Le LM3 est un échec et Landois revient à
ses premiers amours en se concentrant sur les kits. Seuls 15 LM3
« assemblés » seront commercialisés, pour un total de 23 en
comptabilisant les exemplaires vendus sous forme de kits-cars.
Au début des années 80, les buggys commencent à être passés de mode et
Michel Landois décide d’ajouter au catalogue des transformations des
Renault 5, sous le nom de LM4, ou des Peugeot 104, sous le nom de LM5 en
cabriolets. À noter qu’un Cabrio sur base de Renault 11 sera également produit à seulement quelques exemplaires.
Après ces ultimes tentatives de diversification, LM SOVRA se concentre
sur la fabrication de LM1, au rythme de quelques dizaines de kits par
an. Rien ne semble devoir changer dans cette paisible usine du Loiret,
jusqu’à la reprise par l’expert comptable de la société. Celui ci
reprend le flambeau au milieu des années 90 avec des ambitions toutes
neuves.
L’ultime sursaut
Son constat est simple. Jusqu’alors la fabrication d’un LM1 consiste à
trouver une Coccinelle d’occasion, la démonter entièrement pour la
mettre à plat, raccourcir le chassis de 40 cm, restaurer entièrement la
mécanique pour finalement assembler la nouvelle carrosserie. Ce travail
pouvant se faire à la carte suivant le budget ou les volontés de
l’acheteur. Malgré tous ces efforts, et une homologation UTAC (Crash
test, pollution, etc), le client repart avec une carte grise de
“véhicule restauré”.
Le repreneur veut commercialiser un vrai véhicule neuf. Les
Coccinelles sont toujours fabriquées au Mexique. Le LM1 recevra des
moteurs neufs issus des chaînes VW sud américaines. Ils sont équipés de
moteurs 1600cm3 avec injection multipoints, d’un faisceau électrique
moderne, et d’un allumage électronique. Les VW étant encore vendues aux
USA elles répondent aux normes en vigueur dans la plupart des pays. En
1997 pour 61 750 francs vous pouvez commander un buggy neuf avec une
mécanique de Cox développant 50 chevaux. Le buggy pèse 580 kilos
seulement, freinés par 4 freins à tambours. L’engin fait un bond en
avant en matière de comportement, de construction, d’assemblage et de
finition. De série, on dispose de jantes et de rétros chromés, d’un
volant sport gainé de cuir, de sièges baquets et d’une capote amovible
presque étanche. Assemblé en série, il devient un véhicule de loisir
bien élevé et fiable. Le plus compliqué sera sûrement de choisir entre
les 90 couleurs proposées, et teintées dans la masse.
Malgré tous ces efforts et des essais dans la presse spécialisée
relançant l’intérêt pour le buggy, le miracle n’aura pas lieu. En 2000
la société LM SOVRA est mise en faillite. La fabrication est reprise par
la société “Auch Auto Buggy LM”, entreprise de Preignan dans le Gers.
Quelques exemplaires seront à nouveau fabriqués sous la marque “Auch
Auto” avant de plier les gaules définitivement en 2003. Aujourd’hui il
est possible de trouver des LM à vendre sur les sites de petites
annonces. Privilégiez un modèle homologué dans les règles de l’art et
méfiez vous de la corrosion sur ces véhicules souvent stockés près du
littoral. Avec un volant, une carrosserie et un quatraplat VW, les
sources de pannes se font rares, roulez cheveux au vent !
La moindre des choses quand on copie un article sur le web serait de mettre un lien vers le site original ou au moins mentionner où on l'a pompé...
RépondreSupprimerLa moindre des choses est aussi de se présenter avant de critiquer !!
SupprimerBonjour, extra ton blog ! Il se trouve que j'ai assemblé un kit LM dans les années 72 sur une base coccinelle 1200CC de 1962 dont le chassis a été raccourci et qui à été homologué par la suite. Je pourrais raconter un tas d'anecdotes au sujet de ce véhicule qui n'aimait pas la pluie et les routes mouillées (problèmes d'allumage avec un "delco"exposé à l'humidité, capote pas vraiment étanche, chauffage quasi inexistant en hiver etc...!) Bien sur aussi beaucoup de bonheur, car c'était un véhicule qui "flashait" à l'époque.
RépondreSupprimerContent que le blog te plaise !! Si tu as des photos de ton LM, on est preneur !! Avec les anecdotes qui vont avec bien sur !!
RépondreSupprimerArticle très intéressant et agréable à lire. Il manque cependant une création de Michel Landois : le LM R4 ;)
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