Au sein de la 101e division aéroportée américaine existait une petite unité dont le nom officieux allait passer à la postérité : les “Filthy Thirteen”, littéralement «les treize dégueulasses».
Cette équipe n’était pas un groupe de bravades folkloriques, mais le 1er Demolition/Volunteer Pathfinder : une section spécialisée chargée d’ouvrir des points d’atterrissage et de guidage pour les parachutistes. Leur rôle était clair et d’une importance cruciale : être les premiers à toucher le sol ennemi, installer les balises et permettre à l’assaut aéroporté d’arriver sur les bonnes zones à l’heure prévue.
Danser sur la ligne entre discipline et défi
Le surnom de “Filthy Thirteen” venait de leur réputation : des soldats d’élite d’une redoutable efficacité militaire, mais réputés insoumis, bagarreurs, indifférents à la hiérarchie et hostiles à la discipline de caserne.
Au cœur de cette culture se trouvait le sergent Jake McNiece, un soldat d’ascendance amérindienne dont l’influence façonna fortement l’identité du groupe. Avant l’assaut du 6 juin 1944, McNiece et ses hommes décidèrent de se raser le crâne en crête iroquoise et d’appliquer des peintures de guerre un hommage à ses origines, mais aussi un symbole fédérateur destiné à marquer le passage vers le combat.
Cette image, devenue célèbre, n’était ni folklore ni propagande : c’était un rituel de cohésion avant une mission dont ils ignoraient s’ils reviendraient.
6 juin 1944 premiers derrière les lignes ennemies
Lors du Débarquement en Normandie, les Pathfinders furent parmi les tout premiers parachutés derrière les lignes allemandes. Leur mission était déterminante : atteindre leurs zones de saut malgré la dispersion des avions sous le feu, sécuriser les points de rendez-vous, et activer les balises radio et les feux destinés à guider les vagues de parachutistes qui suivraient.
Sans ces signaux, l’assaut aurait risqué d’être éparpillé, isolé et vulnérable comme ce fut le cas dans plusieurs secteurs où les balises ne purent être posées à temps.
Malgré la forte défense allemande, la confusion de la nuit du 6 juin et les pertes dès la descente, les hommes du “Filthy Thirteen” parvinrent à remplir l’essentiel de leurs objectifs. Leur action facilita l’établissement des premières têtes de pont aéroportées, notamment autour de Carentan et de la voie reliant Utah Beach aux terres intérieures.
Une unité singulière, mais irréfutablement efficace
La légende des “Filthy Thirteen” s’est construite par contraste : soldats peu enclins à obéir aux règles en temps de repos, mais d’une discipline absolue dès que la mission débutait.
Dans les opérations suivantes, notamment à Bastogne puis en Hollande lors de Market Garden, les survivants continuèrent de servir dans les unités de démolition et d’assaut de la 101e division aéroportée.


Excellent et étonnant témoignage !... Z' en avaient de pendues les gars ! Merci JJH71
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